domingo, 28 de julio de 2013

Notre dame de perpetuels Donuts - Critiques presse

 


 

 Notre dame de perpetuels Donuts - Critiques presse 

 

LA CRITIQUE DE PARISCOPE

 ( Dimitri Denorme )
  • Ne vous fiez pas au titre sucré, limite guimauve, de ce seul-en-scène. « Notre Dame de perpétuels donuts » n'a rien à voir avec un quelconque précis de pâtisserie. C'est un parcours de vie bouleversant qui nous est ici raconté. Celui d'Edna. Nous sommes en 1975 et cette femme, toute blonde et toute menue, reçoit aujourd'hui la médaille de la Citoyenne de l'année. Propriétaire d'un donut-shop, ce ne sont pas ses beignets que l'on récompense mais son engagement auprès des enfants maltraités. En guise de discours de remerciements, Edna va revenir sur sa propre histoire. Inceste, violence conjugale : elle a connu ce que la vie peut réserver de pire. Pourtant, préférant l'amour à la haine, impressionnante d'humanité, elle a opté pour le pardon. Edna existe vraiment. Jordan Beswick, auteur et metteur en scène du spectacle, s'est inspiré du parcours de sa propre tante. Avec un sujet aussi lourd que personnel, l'écueil du pathos et du sentimentalisme menaçait. Pour éviter le piège, Beswick a choisi un parfait contrepied : c'est sur un ton enjoué, presque guilleret, le sourire vissé aux lèvres en permanence que le personnage raconte son histoire. Natasha Mashkevich est idéale dans le rôle, fragile et forte, touchante et lumineuse. Elle nous suspend littéralement à ses paroles pendant l'heure de la représentation… Un vrai coup de cœur qu'on vous invite à partager au plus vite !
    Notre Dame

     de Perpétuels 

    Donuts
     
    une pièce écrite et mise en scène par
    Jordan Beswick
     
     
    Interprétée par
    Natasha Mashkevich
     
    Adaptation française: Tatiana Gousseff
    Assistante à la mise en scène : Chloé Hollings-Plot


    Co-Production :
    Sokol.M Productions (Berlin, Allemagne) 
    Roberto de Matos
    et
    Mise en Lumière (Paris, France)
    Mathilde Mottier et François Vila 


    LE LUCERNAIRE

    53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris

    Jusqu'au 27 avril 2013
    du mardi au samedi à 19h00
     
    Réservations public : 01 45 44 57 34

Article presse l'Humanité Notre Dame de perpétuels donuts

 

Article presse Donuts l'Humanité. Notre Dame de perpétuels donuts, une très belle pièce au Lucernaire, écrit et mis en scène par Jordan Beswick et interprété par Natasha Mashkevich. jusqu'au 27 avril 2013

NOTRE DAME DE PERPETUELS DONUTS article TOUTE LA CULTURE.COM

 


Notre Dame de perpétuels donuts, une très belle pièce au Lucernaire

Informations Pratiques


Notre Dame de perpétuels donuts, une très belle pièce au Lucernaire
A partir du 6 mars 2013 jusqu'au 27 avril 2013

Lieu: Théâtre du Lucernaire

Contact: 01 45 44 57 34

Liens: 

Spectacle: Notre Dame de perpétuels donuts, pièce écrite et mise en scène par Jordan Beswick (adaptation française: Tatiana Goussef), avec Natasha Mashkevich. Lieu: Théâtre du Lucernaire 19h, du 6 mars au 27 avril 2013, du mardi au samedi
A l’affiche du Lucernaire, la pièce « Notre Dame de perpétuels donuts » met en scène une femme de courage. Un texte et une comédienne, Natasha Mashkevich, à découvrir.
En à peine une heure et quart, vous voici happé par un texte dense, âpre, bouleversant, magnifiquement porté par la belle Natasha Mashkevich (une remarquable comédienne d’origine russe, qui parle 7 langues !). Rayonnante, tout sourire dans sa pimpante tenue très sixties, la jeune femme nous tient en haleine avec un monologue saisissant. Le contraste est frappant entre les paroles implacables d’Edna, qui retracent une vie émaillée d’événements sordides, et la vitalité communicative de cette mère courage. A mesure que les mots déshabillent tristement la réalité, le sourire d’Edna s’élargit, se transforme en fou rire joyeux. Comme s’il était possible, dans ce calvaire, de voir autre chose, de trouver une forme de joie. La beauté de la pièce tient à sa grande sobriété. Loin de tout misérabilisme, Edna raconte des horreurs avec une placidité légèrement déconcertée, comme s’il s’agissait de simples choses de la vie. Figure du don, la jeune femme convertit sa souffrance et sa solitude en un altruisme ouvert à tous les vents, superbement désintéressé. Aux violences, aux abus, Edna oppose sa gentillesse désarmante et le goût sucré et consolateur des donuts. Le pardon, l’acceptation et l’amour deviennent une règle de vie, de survie et d’entraide. La pièce nous émeut d’autant plus qu’elle est inspirée de l’histoire vraie de la tante de l’auteur, Jordan Beswick. Et l’interprète, Natasha Mashkevich, est renversante de candeur et de générosité.
Une très belle pièce, à découvrir absolument
!

Notre Dame de perpétuels donuts de Jordan Beswick: RHINOCÉROS LA CRITIQUE À LA DENT FÉROCE

 


Notre Dame de perpétuels donuts de Jordan Beswick

Moment de grâce

<em>Notre Dame de perpétuels donuts</em> de Jordan Beswick</br><h4>Moment de grâce</h4>
Jusqu’au 27 avril 2013, Lucernaire
Notre Dame de perpétuels donuts, c’est Edna. Et aujourd’hui, Edna reçoit des mains du maire de sa ville le prix de la Citoyenne de l’année pour son engagement sans relâche auprès des enfants en difficulté. Plus habituée aux lumières de sa boutique de donuts qu’à celles d’un podium officiel, ce petit bout de femme tout en cheveux blonds et en sourire se met à parler. À parler comme, on le devine, elle ne l’a jamais fait avant. S’ouvre alors un récit subtil et lumineux.
Edna existe vraiment. Pour écrire cette histoire, Jordan Beswick s’est inspiré de sa tante. Une femme qui a connu tout ce que la vie a de moche à offrir : la violence, l’inceste, les yeux qui se détournent pour ne pas voir, etc. Pourtant, elle choisit toujours et encore l’amour et le pardon. Plutôt que de ruminer sur ses malheurs, elle prend le chemin de la vie et  se met à accueillir tous les enfants abîmés qui croisent sa route. Elle leur offre un toit, à manger, le respect et l’affection qu’ils n’ont pas eus dans leur famille, avec la simplicité de l’évidence.
Contre-pied salvateur
Avec une telle trame, il aurait été aisé de tomber dans le pathos, de prendre les spectateurs par des sentiments sirupeux. De leur vendre les malheurs et la réussite d’Edna comme un beignet trop gras et trop sucré qui reste sur le ventre. Mais Jordan Beswick, metteur en scène et coach d’acteurs chevronné, sait habilement éviter les écueils du sentimentalisme. Il prend le texte à contre-pied, glisse les pires détails au milieu d’un récit enjoué, comme si de rien n’était. On se demande presque si l’on n’a pas rêvé la première allusion aux déboires d’Edna.
Peu à peu, les éléments du puzzle se mettent en place. Il y a la Edna d’hier, blessée, arrivant tout juste à survivre, et celle d’aujourd’hui qui a trouvé la paix intérieure. Une femme qui peut sans mentir raconter l’horreur du passé avec le sourire, car elle a trouvé la force de passer à autre chose. Comment ne pas louer le travail d’interprétation tout en finesse de Natasha Mashkevich ? Tour à tour fragile, puissante, délicate et lumineuse, elle crée un personnage troublant et fort qui ne vous lâche plus, bien au-delà de la représentation.
Sur un sujet difficile, Notre Dame de perpétuels donutsoffre un récit d’une rare maturité. Complexe et subtile, la pièce parle de réconciliation, d’appropriation de sa propre histoire en évitant toute mièvrerie. Un moment de grâce profondément humain et empli d’amour. Amen.
Notre Dame de perpétuels donuts, écrit et mis en scène par Jordan Beswick, Lucernaire.
Avec : Natasha Mashkevich.
Crédits photographiques : François Vila.

Actualité théâtrale, présentée par Odette Cournot


 

Entracte | RCJ

Par Jean-Max Méjean «Notre Dame de Perpétuels Donuts» raconté par Natasha Mashkevich

 

http://livres-et-cinema.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/04/04/notre-dame-de-perpetuels-donuts.html

interview Natasha Mashkevich, comédienne multilingue

 


CAFÉ BILINGUE

Natasha Mashkevich, comédienne multilingue





Natasha Mashkevich joue actuellement à Paris*.  Elle nous a accordé une interview.

« Tel un arbre j'essaie chaque jour de m'enraciner de plus en plus profondément et de faire pousser mes branches de plus en plus haut vers le ciel »,

Je suis née en ex-URSS, plus précisément en Kirghistan (Asie Centrale).  Tout le monde là- bas parlait le russe, donc ma langue maternelle est le russe, mes deux parents me parlaient en russe. Mais la langue du Kirghistan est le Kirghiz (langue proche du turc), on l'apprenait à l'école mais je ne le parle pas. Et donc bien sûr je considère le russe comme ma langue maternelle. 


Avec ma famille, j'ai émigré en Israël et c'est là que j'ai appris l'hébreu et l'anglais, deuxième langue nationale du pays. Ensuite on a immigré en Belgique où j'ai appris le français, mais j'étais aussi obligée d'apprendre le néerlandais qui est la deuxième langue du pays.  Actuellement j'habite à Paris, et suite à certaines rencontres j'ai appris l'espagnol et le portugais du Brésil.

Quand on grandit avec plusieurs langues, cela donne beaucoup d'atouts.Mais c'est sûr que cela laisse une empreinte... C'est complexe comme situation.

Pour moi, le russe reste ma langue maternelle, ma première langue si je puis dire, ce qui me ramène aussi à dire que la culture et la mentalité russe (de l'est en général) me parlent plus. (Surtout que j'ai aussi des origines juives).
Je reste profondément proche et touchée par la Russie ou plutôt par l'ex-URSS (car le russe était la langue qui reliait tous ces pays entre eux).

En même temps, quand on grandit avec plusieurs langues et dans plusieurs pays, on se sent déraciné aussi !
Je n'ai pas eu de problèmes d'identité, mais plutôt d'appartenance. Je pense que quand on a été, comme moi,  transporté enfant/jeune d'un pays à l'autre (complètement différents entre eux par la culture, la langue, la mentalité), on s'adapte facilement partout, on se sent bien partout et nulle part en même temps.

On n'a plus vraiment ''une patrie''.
Alors ça peut être positif et négatif en même temps. Moi, j'essaie de tirer le meilleur de toutes mes expériences, et de construire au mieux mon parcours avec tout ce que j'ai reçu (langues, cultures, rencontres, etc).

Mais la question des ''racines'' demeure.
Je n'oublie pas mes racines et tel un arbre, j'essaie chaque jour, de m'enraciner de plus en plus profondément tout en faisant pousser mes branches de plus en plus haut vers le ciel. Je me sens aussi citoyenne du monde.

J'ai un petit garçon de 17 mois, je lui parle en russe, son papa lui parle en portugais, mais ensemble on lui parle en français aussi, car il vit en France et il devra apprendre le français. Je sais que pour lui ce n'est pas facile de grandir avec 3 langues!  Mais après il aura d’énormes atouts.

La comédienne 
Je  peux jouer dans toutes les langues que je parle, et c'est ce que j'aime. Dès que je peux, je saisis la chance de lire un livre ou une pièce dans sa langue originale, et d'interpréter des personnages venant d'horizons divers.

J'ai eu la chance de jouer en russe ( en Europe et en Russie), en anglais (en Allemagne et en France), en français (en Belgique et en France).... J'espère avoir l'occasion prochainement de jouer en espagnol, et en hébreu.
Je ne joue pas vraiment de la même façon dans chaque langue.
Le processus de travail est le même bien sûr, en tant qu'actrice. Mais  dans l'interprétation l'énergie change, le placement vocal, même la voix change un peu. Et puis ''la place mentale'' aussi, le rapport que j'ai à chacune des langues. Tous ces paramètres changent des choses dans le jeu.
C'est très intéressant pour moi, je travaille beaucoup là-dessus. 
Ce lien entre la langue maternelle, parlée, ou apprise, la voix, le corps... c'est passionnant.
Quand je joue je suis évidemment la même personne, dans n'importe quelle langue, car la différence entre l'acteur et son personnage c'est SA VIE. Sinon ce serait du dédoublement de personnalité ou une autre pathologie du genre.

Comme par exemple dans la pièce que je joue au Lucernaire, ''Notre Dame de Perpétuels Donuts'' de Jordan Beswick.

Le personnage s'appelle Edna, c'est une histoire vraie, une histoire d'une femme terriblement abusée, par son père son mari etc mais qui s'en sort, qui réussit à survivre. Grâce à l'amour, au pardon, à son humour, à sa foi, à ses enfants. Et ma vie n'est pas la vie d'Edna, mais je fais mon travail de comédienne pour incarner le personnage d'Edna jusqu'à ce que son histoire devienne mon histoire...


*Actuellement au théâtre du Lucernaire, Paris